Pourquoi « pas de commentaire »

N’importe quel jour, quelque part au Canada, le prix de l’essence fait la manchette. De Victoria à Saint John’s, les consommateurs canadiens voient ou entendent la couverture médiatique relative aux prix à la pompe et à leurs fluctuations, ainsi que les explications et les commentaires qui s’y rapportent. Ils veulent des réponses et les journalistes font de leur mieux pour rédiger des articles informatifs.

Ici à l’Association canadienne des carburants les médias s’adressent souvent à nous pour que nous expliquions ce qui sous-tend les prix à la pompe, qu’il s’agisse de hauts prix records soutenus à Vancouver, d’une augmentation de 7 cent le litre à la station-service du coin ou encore de la raison pour laquelle les prix sont systématiquement différents à Sudbury et à North Bay.

La plupart du temps, les demandeurs sont déçus ou même frustrés par notre incapacité de donner des réponses détaillées et par le fait que nous leur recommandions de communiquer avec des analystes de marchés indépendants pour obtenir plus de détails. Le résultat en est que les lecteurs trouvent parfois dans les médias des énoncés tels que « l’Association canadienne des carburants a refusé de commenter » ou « lorsque nous les avons rejoints, on nous a recommandé de consulter un analyste ». L’origine de ces affirmations peut varier. Il est vrai que nous pourrions ne pas émettre de commentaire ou diriger des journalistes vers d’autres ressources mais lorsqu’on nous questionne à propos des prix à la pompe en particulier, la raison pour laquelle nous procédons de la sorte n’est pas souvent révélée aux lecteurs.

Il y a une bonne raison pour laquelle nous confinons nos réponses à des énoncés généraux à propos des mécanismes de la concurrence dans les marchés de carburants et des facteurs qui influent sur les prix et les variations de prix. Agir autrement est pour nous contre la loi!

– Loi sur la concurrence –

« La présente loi a pour objet de préserver et de favoriser la concurrence au Canada dans le but de stimuler l’adaptabilité et l’efficience de l’économie canadienne, d’améliorer les chances de participation canadienne aux marchés mondiaux tout en tenant simultanément compte du rôle de la concurrence étrangère au Canada, d’assurer à la petite et à la moyenne entreprise une chance honnête de participer à l’économie canadienne, de même que dans le but d’assurer aux consommateurs des prix compétitifs et un choix dans les produits. »

Loi sur la concurrence, article 1.1 :
Objet de la loi. L.R.C., (1985), ch. C-34

– Composantes du prix à la pompe –

En tant qu’association de concurrents, nous prenons très au sérieux nos responsabilités dans le cadre de la Loi sur la concurrence du Canada.

En vertu de la Loi sur la concurrence, la fixation des prix, le partage des marchés et la restriction de la production par des compétiteurs sont des infractions criminelles. Nous appliquons des mesures exceptionnelles afin d’assurer que nous ne fassions rien à l’Association qui pourrait être interprété, même de loin, comme un comportement anticoncurrentiel en vertu de la Loi sur la concurrence. Nous ne parlons pas de facteurs concurrentiels tels que les composantes du prix, les niveaux de production et les inventaires, le partage de la clientèle ou les marchés. Nous ne discutons pas non plus de ce que les membres pourraient faire ou ne pas faire en réponse à des propositions de politiques ou de décisions du gouvernement et, en particulier, de l’effet que de telles politiques ou décisions pourraient avoir sur les prix.

Nous savons que comme le nom l’indique la dynamique du marché est exactement cela, c’est une dynamique déterminée par les concepts économiques fondamentaux de l’offre et de la demande. L’essence est un produit de base qui se négocie librement sur les marchés des marchandises nord-américains, un marché nord-américain intégré pour les produits raffinés. Quatre composantes constituent le prix que les consommateurs paient à la pompe : le prix du brut, la marge de raffinage, la marge de détail et les taxes. À l’intérieur de cette structure de base, et à tout moment, une foule de facteurs contribuent à influencer les prix à la pompe. Ces facteurs peuvent être mondiaux, nationaux, régionaux et même locaux. Ils vont de l’instabilité géopolitique dans un coin éloigné du monde jusqu’à des changements saisonniers dans la demande d’essence, une interruption de service imprévue dans une raffinerie ou un changement de prix par un détaillant local qui cherche à accroître sa part de marché.

« EN TANT QU’ASSOCIATION DE CONCURRENTS, NOUS PRENONS TRÈS AU SÉRIEUX NOS RESPONSABILITÉS DANS LE CADRE DE LA LOI SUR LA CONCURRENCE DU CANADA. »

Quelle que soit la combinaison de facteurs, la variabilité du prix de l’essence atteste de la nature dynamique du carburant en tant que marchandise négociée à l’échelle mondiale et confirme l’activité d’un libre marché concurrentiel.

Nous comprenons qu’une explication des facteurs qui influent sur les produits de base combustibles dans un contexte mondial n’est pas exactement ce que les gens recherchent lorsqu’ils demandent pourquoi le prix de l’essence a augmenté de 5 cents. Toutefois, cela confirme que nous sommes conscients de nos obligations en vertu de la Loi sur la concurrence et que nous faisons notre part pour assurer que les clients bénéficient d’un marché concurrentiel.

Alors, la prochaine fois que vous lirez que nous avons refusé de commenter un reportage dans les médias à propos du prix de l’essence ou que nous avons redirigé le journaliste vers un analyste indépendant, vous saurez que c’est pour une bonne raison.